Les personnes vivant avec le VHC et présentant une cirrhose sont plus susceptibles de développer une forme sévère de COVID-19
Les maladies chroniques du foie et plus particulièrement la cirrhose sont associées à des conséquences plus graves chez les patients infectés par le COVID-19. On a voulu évaluer ici les résultats cliniques de l’infection au SARS-CoV-2 parmi les patients présentant une hépatite C préexistante avec ou sans cirrhose.
Cette étude de cohorte rétrospective multicentrique, menée par Afify, S., & al. (World Journal of Gastroenterology, 2021) incluait tous les cas de coinfection confirmés au SARS-CoV-2 et au VHC avec ou sans cirrhose qui étaient admis à six hôpitaux en Égypte (Al-Sahel Hospital, Al-Matareya Hospital, Al-Ahrar Hospital, Ahmed Maher Teaching Hospital, Al-Gomhoreya Hospital et le National Hepatology and Tropical Medicine Research Institute). Les patients ont été recrutés entre le 1er mai et le 31 juillet 2020.
Différentes données ont été collectées (démographiques, de laboratoire, imageries médicales et résultats médicaux). Une analyse multivariée (régression) a été réalisée afin de détecter les facteurs affectant la mortalité. La cohorte incluait 125 patients avec une hépatite C chronique et une co-infection au SARS-CoV-2, parmi lesquels 64 (51,2%) avaient une cirrhose du foie et 40 (32%) sont décédés. Parmi ceux présentant une cirrhose du foie : 25 (39,06%) étaient Child-Pugh classe A, 22 (34,38%) Child-Pugh classe B et 17 (26,56%) Child-Pugh classe C. Fièvre, toux, dyspnée et fatigue étaient les symptômes les plus fréquents chez les patients vivant avec une cirrhose. Toux, mal de gorge, fatigue, myalgie et diarrhée étaient significativement plus courants chez les patients vivant avec une cirrhose que chez les patients non cirrhotiques.
Il n’y avait aucune différence entre les patients avec ou sans cirrhose en ce qui concerne les comorbidités. Quinze patients (23,4%) avec une cirrhose du foie ont présenté une encéphalopathie hépatique. Les patients avec une cirrhose du foie étaient plus susceptibles que les patients non cirrhotiques d’avoir des infiltrats en verre dépoli avec consolidations observés par tomodensitométrie du thorax : 28 (43,75%) vs. 4 (6,55%), respectivement. Ces patients étaient aussi plus susceptibles de développer une infection sévère à la COVID-19, en comparaison avec les patients sans cirrhose du foie : 29 (45,31%) vs. 11 (18,04%), respectivement. Le taux de mortalité était aussi plus élevé chez les patients vivant avec une cirrhose du foie, en comparaison avec ceux qui n’avaient pas de cirrhose : à savoir 33 (51,56%) vs. 9 (14,75%), respectivement.
Tous les patients avec un Child-Pugh classe A ont pu récupérer et sortir de l’hôpital alors que 18 décès (45%) sont survenus parmi les patients catégorisés Child-Pugh classe B et 15 (37,5%) parmi les patients catégorisés Child-Pugh classe C. L’analyse multivariée a permis de révéler les différents facteurs indépendants associés à un risque plus élevé du taux de mortalité : le genre masculin, le diabète sucré (DS) ou diabète et la cirrhose. Aucune différence n’a été détectée entre les patients qui avaient préalablement reçu une thérapie par AAD et ceux qui avaient atteint la RVS et ceux qui n’avaient pas reçu ce genre de thérapie. En conclusion, selon les auteurs de l’étude, les patients vivant avec le VHC qui présentaient une cirrhose du foie étaient plus susceptibles de présenter une forme sévère de la COVID-19 ou de décéder.
Cet article est une traduction de l’étude originale fournie par le PNMVH – Programme National de Mentorat sur le VIH et les Hépatites. L’étude est disponible ici.