Hépatite C: Foire aux questions

L’hépatite C est une inflammation du foie causée par un virus qui se transmet uniquement par contact de sang à sang. Selon les sources, elle toucherait entre 170 et 240 millions de personnes dans le monde. Au Canada, 245 587  personnes seraient porteuses du virus.

Au Québec, 39 136 cas ont été déclarés, mais le nombre total estimé de personnes atteintes serait de 70 000. En 2015, 1 073 nouveaux cas ont été recensés. La prévalence est de 0,74 %.

Rappelons également que l’hépatite C est la première cause de transplantation hépatique au Canada et que, à l’échelle mondiale, la courbe des décès associés au virus de l’hépatite C dépasse celle du VIH.

Transmission

Est-ce que l’hépatite C peut être transmise sexuellement ?

La transmission par voie sexuelle est possible mais peu courante. Sauf en cas de présence de sang, le risque est très faible. Les relations sexuelles incluant les pénétrations anales, le fisting, le barebacking et le sadomasochisme sont plus à risque.

Les personnes sous l’emprise de drogues de synthèse pendant l’acte sexuel sont également plus à risque : pensez que la douleur n’est plus ressentie, vous pourriez bien avoir des lésions qui passent inaperçues et donc présence des saignements.

Les HARSAH/VIH , sont les plus susceptibles de transmission par voie sexuelle à cause de leur grande consommation de drogues de synthèse et de leurs pratiques sexuelles plus à risque.

Symptômes

Pourquoi appelle-t-on l’hépatite C « la maladie silencieuse » ?

On dit de l’hépatite C qu’il s’agit d’une maladie silencieuse, car à part une grande fatigue quotidienne et un manque d’énergie constant, la majorité des patients sont asymptomatiques. L’inflammation toutefois entraîner de sérieuses conséquences chez les personnes vivant avec :

  • fibrose hépatique
  • cirrhose
  • cancer du foie

Il existe également de nombreuses manifestations extra-hépatiques :

  • problèmes de peau
  • douleurs articulaires
  • dépression
  • altération de l’humeur
  • cryoglobulinémie

Existe-t-il des symptômes spécifiques de l’hépatite C ?

La fatigue et le manque d’énergie sont les symptômes majeurs et représentent 80% des symptômes liés à l’hépatite C. Les autres 20% sont les douleurs musculaires et articulaires, les problèmes de peau, la cryoglobulinémie, irritabilité, les sueurs nocturnes et les nausées, etc.

Que fait le virus dans mon foie ?

Il crée des lésions qui vont empêcher le foie de fonctionner normalement.

Le foie souffre en silence.

Qu’est-ce que la cirrhose ?

La cirrhose est une affection diffuse du foie qui crée des cicatrices ou lésions. L’évolution de celles-ci peut entraîner la mort des cellules hépatiques. À ce stade, c’est le cancer du foie. On dit ainsi que « la cirrhose fait le lit du cancer ».

Les enzymes, c’est quoi?

Ce sont des catalyseurs biologiques. Le taux d’enzymes est nécessaire pour le diagnostic et la surveillance de toutes les maladies impliquant directement ou indirectement le foie. Une élévation des enzymes hépatiques est le signe d’une souffrance du foie. C’est également un indicateur de l’hépatite C.

Si mes enzymes sont normales, est-ce que mon virus dort?

Non, un virus ne dort jamais. Le taux d’enzymes peut fluctuer en fonction de plusieurs variables (alcool, drogues, médicaments, etc.), mais ne permet pas d’évaluer la gravité des lésions. Il est possible d’avoir des enzymes normales et des lésions importantes sur le foie, ou inversement.

Y-a-t-il un génotype plus grave qu’un autre ?

Non, l’intérêt du génotypage ne sert qu’à connaitre le pourcentage de réussite et le temps du traitement. Il n’y a pas de génotype plus grave qu’un autre, mais il y a des génotypes plus faciles à guérir que d’autres.

De nouveaux traitements pangénotypiques (pour tous les sortes de génotypes) sont apparus sur le marché en 2017. Il est possible que le génotypage disparaisse progressivement.

Prévention et dépistage

En quoi consiste le test de dépistage ?

Le test de dépistage consiste en une prise de sang permettant de détecter la présence d’anticorps dans le sang. S’il y a présence d’anticorps, il est important de faire un dépistage d’ARN pour s’assurer de la présence du virus lui-même, puisque 25 à 40 % des personnes atteintes s’en débarrassent spontanément. Pour la majorité d’entre elles, l’infection devient chronique.

Peut-on avoir un test de dépistage positif sans avoir d’hépatite C ?

Oui, si vous faites partie des 25 à 40 % de personnes dont l’organisme a rejeté le virus. Les anticorps produits lors d’un contact avec le virus peuvent en effet rester présents dans l’organisme pendant longtemps, voire toute une vie.

Existe-t-il un vaccin contre l’hépatite C?

Il n’existe actuellement aucun vaccin. En revanche, l’hépatite C se traite et se guérit dans un pourcentage qui avoisine les 100 % selon les cas.

Peut-on se faire vacciner contre d’autres maladies ?

Des vaccins existent contre l’hépatite B et A, séparément ou ensemble (Twinrix), ainsi que contre le pneumocoque et l’influenza pour les personnes atteintes du VIH.

Traitements

Est-ce vrai que je peux en guérir tout seul·e ?

Oui. Dans les six mois ou l’année suivant l’arrivée de l’infection, 25 à 40 % des personnes rejettent spontanément le virus.

Est-ce qu’il y a encore de l’interféron dans les nouveaux traitements pour l’hépatite C?

L’interféron n’est désormais plus utilisé. Les traitements avec les nouvelles molécules « AAD » (antirétroviraux à action directe) sont sans interféron.

La ribavirine est encore prescrite aux patient·e·s souffrant d’une cirrhose avancée.

Le Harvoni et le Holkira Pak ont été les premiers AAD à avoir été remboursés au Québec en 2014.
Depuis mars 2017, le Daklinza (pour les génotypes 3), l’Epclusa (pour les génotypes de 1 à 6) et le Zépatier (pour les génotypes 1 et 4) sont proposés et remboursés au Québec.

Ils sont actuellement remboursés pour les patient·e·s ayant un score de fibrose F2, F3, F4 et pour ceux F1 et F0 ayant au moins un des facteurs de mauvais pronostics suivants :

-Co-infection par le VIH ou le VHB;

-Transplantation d’organe (pré ou post-greffe) ;

-Maladie rénale chronique de stade 3, 4 ou 5 selon la classification du National Kidney Foundation, Kidney Disease Outcomes Quality Initiative (K/DOQI).

-Maladie rénale chronique de stade 3, 4 ou 5 selon la classification du National Kidney Foundation, Kidney Disease Outcomes Quality Initiative (K/DOQI) ;

-Autre maladie du foie avec preuve de stéatose hépatique ;

-Usage de médicament antidiabétique ;

-Femme en âge de procréer qui planifie une grossesse dans la prochaine année.

Comment s’appellent les nouveaux traitements ?

Les nouveaux traitements sont appelés des AAD de deuxième génération (AAD = antirétroviraux à action directe).

C’est quoi la différence entre les nouveaux traitements et les anciens ?

Les nouveaux traitements agissent directement dans la cellule et sont donc plus efficaces, car ils ciblent directement le virus, l’empêchant ainsi de se reproduire. Comme ils sont plus efficaces, ils permettent de proposer des traitements plus courts, d’obtenir des taux de réussite beaucoup plus élevés et surtout de produire moins d’effets secondaires.

Les traitements durent de 8 à 16 semaines, selon les cas.

Quels sont les effets du traitement ?

Très peu d’effets secondaires comparés aux anciens traitements à base d’interféron. Maux de tête, fatigue, nausées.

Plantes médicinales et virus de l’hépatite C?

Les produits dits « naturels » ne sont pas pour autant inoffensifs et sans danger. Ils sont aussi transformés par le foie et peuvent parfois être toxiques. Ils peuvent également causer des interactions avec vos médicaments. Vous devez absolument demander l’avis d’un·e docteur·e avant d’en prendre. Les étiquettes des contenants ne reflètent pas la réalité du contenu. Soyez vigilants ! Il n’y a pas de plante miracle !

Vie courante et nutrition

Quelles sont les précautions à prendre vis-à-vis de l’entourage ?

Il n’y a aucun danger s’il n’y a pas de contact avec le sang. Les articles de toilette ne se prêtent pas (brosse à dent, rasoir, lime à ongles, etc.)

La grossesse est-elle possible en cas d’hépatite C?

Le taux de transmission du VHC (virus de l’hépatite C) de la mère à l’enfant est de 5 %. Il est 7 fois plus élevé si vous êtes co-infectée par le VIH. Pendant le traitement, il n’y a pas de grossesse possible et ce jusqu’à 6 mois après l’arrêt du traitement, la ribavirine contenue dans le traitement provoquant des malformations fœtales. Ceci est valable peu importe que ce soit l’homme ou la femme qui prenne le traitement dans le couple.

Faut-il suivre un régime alimentaire particulier en cas d’hépatite C ?

C’est la règle du bon sens et de la modération. Il faut éviter tout ce qui surcharge le foie. Pas d’excès, des menus variés et de l’activité physique autant que possible. Boire beaucoup d’eau pendant le traitement permet d’atténuer certains effets secondaires.

Si aucun régime particulier n’est prescrit aux personnes porteuses d’une hépatite C, il existe néanmoins des règles essentielles à connaître concernant les facteurs favorisant la progression de la maladie et les risques d’une mauvaise réponse au traitement.

  • Pas d’excès, privilégiez des menus variés et une activité physique régulière. Le guide alimentaire canadien est un excellent conseiller.
  • Évitez les toxines (alcool, tabac, drogues, intoxication alimentaire).
  • Ne surchargez pas votre foie. Équilibrez votre alimentation en consommant avec sagesse le sucre et les matières grasses. Il ne s’agit pas de les supprimer complètement (sauf en cas d’indications médicales), mais d’en consommer avec discernement et avec modération.
  • Pour avoir de l’énergie, favorisez les produits céréaliers à grains entiers, les fruits et les légumes. Les fibres améliorent l’efficacité de l’insuline naturelle et diminuent le cholestérol. Vous aurez ainsi moins faim et pourrez maintenir un poids santé, car elles aident aussi au transit intestinal. Cependant, pour qu’elles puissent agir efficacement, essayez de boire au moins un litre et demi d’eau par jour. On trouve les fibres dans certains fruits et légumes, dans les grains entiers, les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots de toutes sortes), les noix, le psyllium, etc.
  • Les protéines animales (viandes, poissons, produits laitiers) et végétales (légumineuses, tofu, lait de soja, noix et graines) aident le système immunitaire à combattre les infections et régénèrent le foie.
  • Le gras et le sucre sont présents en grande quantité dans les chips, croustilles et autres friandises du même genre. Essayez de les proscrire de votre alimentation.
  • Attention également aux boissons gazeuses, aux boissons aux fruits et même aux jus de fruits qui contiennent une quantité astronomique de sucre dans chaque bouteille et canette.

Et le maître-mot : dépensez plus en activité physique que vous ne mangez si vous avez un surplus de poids !

Manger est un plaisir, ne vous en privez pas. Soyez raisonnables et sachez qu’un excès de temps en temps est permis à tout le monde.

Vous avez d’autres questions?

N’hésitez pas à nous joindre, en toute confidentialité!

Montréal : 514-521-0444
Sans frais : 1-866-522-0444