Qu’est-ce que l’hépatite B?
L’hépatite B est une maladie du foie causée par un virus, le VHB (virus de l’hépatite B). Elle peut se transmettre lors de relations sexuelles (vaginales, anales, orales), par un contact avec du sang infecté ou d’autres liquides organiques également infectés.
La plupart des personnes infectées ne présentent aucun symptôme ou ont une jaunisse et éliminent le virus. Seules 10 % d’entre elles développeront une hépatite B chronique, pouvant entraîner cirrhose, cancer et décès.
Un traitement est proposé dans certains cas et selon la gravité des complications de la maladie.
Le VHB attaque directement le foie.
Un vaccin sûr et efficace contre l’hépatite B est disponible depuis 1982. Il consiste en trois injections et est efficace à 99 % chez les moins de 15 ans, et à 60 % chez les plus de 50 ans. Il est recommandé de se faire vacciner tôt.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande une vaccination à la naissance. Au Québec les nouveau-nés peuvent être vaccinés dès l’âge de 2 mois.
Le risque d’hépatite B chronique est de 25 à 40 % chez les patients VIH+. L’hépatite B est l’infection sexuelle et sanguine la plus répandue et mortelle au monde. Un tiers de la population mondiale a été exposé au virus. 350 millions de personnes souffrent d’une hépatite B chronique. Elle cause 2 millions de décès par an, étant la deuxième cause de cancer après le tabac.
Ces chiffres sont d’autant plus insupportables qu’il existe un moyen sûr et efficace de se protéger contre cette maladie : le vaccin.
Transmission : Comment contracte t-om l’hépatite B ?
Le virus de l’hépatite B est extrêmement contagieux : 10 fois plus que celui de l’hépatite C et 100 fois plus celui du sida. Il peut survivre jusqu’à sept jours à l’air libre.
Le VHB se transmet par contact avec le sang ou d’autres liquides biologiques (le sperme, les sécrétions vaginales, le lait maternel).
Si l’on n’est pas vacciné, on peut être contaminé par :
- Un rapport sexuel (vaginal, anal ou buccogénital) avec une personne infectée ;
- Le partage ou la manipulation de seringues et de matériel d’injection ou de reniflage (cuillère, coton, paille, etc.) ;
- Le contact direct avec le sang d’une personne non contaminée peut transmettre le virus à une personne infectée.
- La grossesse et/ou l’accouchement (transmission du VHB d’une personne enceinte contaminée à son nouveau-né) ;
- Le partage de rasoirs, brosses à dents, ciseaux, coupe-ongles, pinces à épiler, bijoux de piercing, boucles d’oreille, etc.;
- Le tatouage, l’acupuncture et le piercing réalisés sans les règles d’hygiène nécessaire (le matériel doit être à usage unique ou stérilisé à l’autoclave).
Il est impossible d’être contaminé par la nourriture, l’eau ou l’utilisation commune de toilettes.
Comment évolue l’infection ?
Après une période d’incubation de deux à six mois, au cours de laquelle on ne ressent rien, le virus VHB déclenche une hépatite aiguë qui passe le plus souvent inaperçue. Elle peut être accompagnée de symptômes plus ou moins marqués chez 20 à 40 % des personnes : fatigue, fièvre et refroidissements, urines foncées, selles liquides, jaunissement des yeux et de la peau (ictère), douleurs dans le côté droit pouvant irradier dans le dos, et parfois prurit (démangeaisons).
L’hépatite aiguë dure de huit à douze semaines. Pendant cette période, même si l’on ne ressent aucun symptôme, la quantité de virus dans l’organisme est très importante : le virus est présent dans le sang, le sperme et les sécrétions vaginales. Après ces quelques semaines, neuf personnes sur dix éliminent le virus.
On ne traite pas l’hépatite B aiguë.
Dans les résultats d’analyse de sang, l’antigène HBs (signe de reconnaissance du virus) disparaît pour faire place à l’anticorps anti-HBs. Sa présence témoigne à la fois de la guérison et de l’immunisation, généralement définitive, de la personne contaminée. En revanche, la maladie s’installe chez 10 % des personnes infectées : L’hépatite B devient alors chronique et plus ou moins active. L’antigène HBs reste présent et il n’apparaît pas d’anticorps anti-HBs. C’est pourquoi il est toujours nécessaire d’effectuer un contrôle sérologique six à huit semaines après le début d’une hépatite aiguë.
Les personnes immunodéprimées (patients.es soumis.ses à une chimiothérapie anticancéreuse, hémodialysés, malades du sida, etc.) contaminées par le VHB ont un risque considérablement plus élevé de développer une hépatite chronique. La découverte d’une hépatite aiguë ou chronique doit amener à faire dépister et vacciner l’entourage.
Quels sont les symptômes de l’hépatite B chronique ?
La plupart des personnes atteintes d’hépatite B chronique ne ressentent rien de particulier ou n’ont que de légers symptômes. Certaines évoquent des signes qui ne sont pas caractéristiques : fatigue, nausées ou vomissements, douleurs articulaires et musculaires.
20 à 30 % auront des complications au niveau du foie voir une cirrhose. Leur risque d’avoir un cancer du foie est considérablement plus élevé que la normale.
Après plusieurs années d’infections certaines personnes ont des manifestations extra-hépatiques, des symptômes variés qui peuvent toucher d’autres organes.
Attention : Les lésions provoquées par le VHB peuvent être importantes même si l’on ne ressent aucun symptôme.
Est-ce une maladie à déclaration obligatoire ?
En effet le VHB est une maladie à déclaration obligatoire au Canada. Aussitôt le résultat est connu, le.la professionnel.le de la santé se doit d’informer les autorités de santé publique de la province.
Il faudra établir une liste des partenaires sexuels.les et des membres de l’entourage afin de prendre contact avec eux.elles et de les encourager à se faire dépister. En aucun cas le nom de la personne ne sera révélé. Ces personnes seront seulement averties qu’elles ont été en contact avec une personne infectée et qu’on les invite à se faire tester et vacciner si elles ne le sont pas.
Au Québec, le PVSQ est un organisme communautaire qui offre un service rapide, confidentiel et gratuit pour notifier ses partenaires.
Le vaccin
Un vaccin sûr et efficace prévient l’infection. Disponible depuis 1982, il se compose de trois injections. Il protège 90 à 95 % des personnes vaccinées. Avant 15 ans, son efficacité est de 99 %. Après 50 ans, elle tombe à 60 %.
Il est recommandé de faire vacciner les enfants le plus tôt possible, de préférence en même temps que les autres vaccinations du nourrisson. Au Québec, les nouveau-nés peuvent être vaccinés dès l’âge de 2 mois. La vaccination contre l’hépatite B à la naissance ne présente strictement aucun risque.
Le vaccin permet de réduire considérablement le nombre d’hépatites B chroniques, de cirrhoses et de cancers du foie. Dans les dix ans qui suivent la vaccination, il faut contrôler par une simple prise de sang l’efficacité du vaccin. Si ce n’est pas le cas, un boost sera nécessaire.
Si vos partenaires sexuels.les ne sont pas vaccinés.ées ou si vous ne connaissez pas leur situation par rapport au vaccin, l’utilisation systématique du préservatif est indispensable pour empêcher la contamination par le VHB. Et dans tous les cas pour vous protéger de toutes les autres maladies sexuellement transmissibles. En plus des bébés, toutes les personnes répondant à l’une des conditions suivantes devraient être vaccinées :
- Les pré-adolescents.tes (11-13 ans), avant leurs premiers rapports sexuels;
- Les personnes ayant des comportements à risque (rapports sexuels sans préservatif, multiples partenaires, partage d’aiguilles) ;
- Les personnes habitant ou voyageant dans des régions ayant des taux élevés d’infection à VHB (Afrique, Asie, Amérique du Sud, Europe de l’Est).
- Les professionnels.les de la santé.
- Les PVVIH
Co-infection hépatite B et VIH
Si vous êtes atteint par le VIH, il faut systématiquement demander à votre médecin une recherche du VHB par PCR (si vous pensez avoir été en contact avec le VHB), car les simples tests de dépistage d’anticorps ne suffisent pas pour obtenir un diagnostic fiable chez les personnes séropositives au VIH. Le mode de transmission commun au VIH et au VHB entraîne une prévalence élevée du VHB chez les personnes VIH+, surtout si leur taux de CD4 est bas.
En effet, plus de 80% des patient·e·s séropositifs·ves au VIH ont été en contact avec le virus de l’hépatite B. L’infection par le VIH aggrave le pronostic de l’hépatite chronique B. Elle accélère la dégradation des cellules du foie et entraîne une moins bonne réponse au traitement.
Il existe des médicaments agissant sur les deux virus
Peut-on traiter l’hépatite B chronique si on est co-infecté·e par VIH/VHB ?
On ne traite que les personnes ayant développé une cirrhose, ou bien dont les enzymes hépatiques sont élevées d’au moins 2 fois la normale (ALT, alanine aminotransférase,), ou encore des patient.tes plus âgés.es étant infectés.es depuis plus de 30 ans et présentant des manifestations extra-hépatiques (en dehors du foie) exemple les plus courants : la périartérite noueuse et les glomérulonéphrites.
Les traitements contrôlent uniquement l’évolution de la maladie en supprimant la reproduction virale dans le foie de la plupart des patients.tes traités.ées. Toutefois, le traitement peut être nécessaire durant des années, voire à vie.
L’interruption du traitement peut s’accompagner d’un rebond de réplication virale B et induire un éventuel retraitement.
Pour les patients.tes co-infectés.ées par le VIH et le VHB, le VHB n’accélère pas la progression du VIH et n’empêche pas une bonne réponse au traitement antirétroviraux.
Il existe deux types de traitements:
- L’interféron-alpha, qui exerce son action en augmentant l’activité immune du corps contre le virus de l’hépatite B, est efficace pour inhiber l’infection par le VHB chez environ le tiers des patients traités. Il est efficace pour inhiber l’infection par le VHB chez environ un tiers des patients traités.
- Les antiviraux (analogues nucléosidiques) qui inhibent directement le virus en l’empêchant de se reproduire : Lamivudine (heptovir), Viread (ténofovir) et le Baraclude (entécavir).
Chez les personnes co-infectées par le VIH et le VHB, il est recommandé de choisir une thérapie anti-VIH avec du Truvada (ténofovir + FTC) ou du 3TC (lamivudine) car ces traitements sont efficaces aussi pour le VHB.
Des traitements de plus en plus efficaces mais pas de guérison.
Prévention et vaccination sont de mise.
Est-ce qu’il existe une Prophylaxie Post-Exposition (PPE) contre le VHB ?
Une personne ayant eu un rapport sexuel à risque ou un autre comportement à risque (par exemple, le partage de seringues ou une piqûre accidentelle avec du matériel contaminé) peut recevoir une dose de gammaglobulines (anticorps). Les anticorps sont administrés par injection, dans un délai de 24 à 48 heures suivant le comportement à risque.
Pour plus d’informations, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin ou un professionnel de la santé.
Texte – Laurence Mersilian, juillet 2005, révisé en septembre 2021
Sources :
- Infection par le virus de l’hépatite B chez les patients infectés par le VIH, Y. Benhamou, service d’hépato-gastroentérologie Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière (Paris)
- Fondation canadienne du foie
- SOS hépatities
- AIDS MEDS